J’avais mes rendez-vous quotidiens : le rouge-gorge qui venait chanter tous les soirs, perché sur le bouleau, sur un fruitier, voire sur l’antenne de la maison, et surtout les mésanges à longue queue qui parcouraient chaque jour les arbres du jardin. Elles arrivaient par groupe, parfois une dizaine d’oiseaux en même temps, et voletaient rapidement de branche en branche, arpentant leur domaine à la recherche de quelques graines et des premiers insectes. C’était toujours vif, rapide, acrobatique ! Des silhouettes étonnantes, petite boules à la queue démesurées, qui s’enfuyaient aussi vite, dans le jardin voisin…
Vers le mois d’avril, tous les oiseaux, même les plus discrets cherchaient à être entendus de loin. Et sans avoir à tendre l’oreille, j’étais averti de la présence des pinsons par leur appel descendant et saccadé caractéristique, de la grive musicienne, portant bien son nom, ou des pouillots véloces avec leurs “tchip tchap tchup” sonores et réguliers.
Puis les semaines passant, le ballet de mésanges à longue queue a cessé, signe qu’elles étaient occupées à nicher et couver. Je ne les voyais plus guère en groupe, elles étaient pour un temps devenues solitaires et signalaient leur territoire à leurs congénères par de courts sifflements perçants.
Pendant quelque temps, les oiseaux que je voyais filer sous mes yeux avaient le bec chargé de brindilles, plumes, mousse, lichen pour tapisser leur nid, ou d’insectes pour nourrir les oisillons tout juste éclos. C’était une période épuisante pour les parents qui dépensaient du coup moins d’énergie à parader…
Alors j’étais particulièrement heureux il y a quelques jours d’avoir de nouveau la visite d’un petit groupe de mésanges à longue queue ! Probablement des jeunes se suivant de près, à quatre sur la même branche, piaillant et picorant les insectes qu’elles trouvent… La première nichée de l’année était de sortie, et les adultes pouvaient reprendre quelques forces et un peu de repos bien mérité avant de préparer la future nichée d’été !
Durant les derniers mois, j’ai tenté de prêter un peu d’attention à tous les chants que j’entendais au jardin, et j’ai été surpris de leur variété, surtout en fin d’après midi et en début de soirée, les heures les plus actives de la journée.
Les feuillages de plus en plus denses me laissent à peine apercevoir un mouvement, un passereau trop furtif pour être identifié, mais les chant résonnent encore, car les limites des territoires sont toujours remises en question par les voisins.
Même si les oiseaux sont dissimulés par les feuillages, il est toujours possible de les écouter attentivement pour deviner qui nous avertit de sa présence… Et avec un simple smartphone, voici ce que j’ai pu enregistrer dans mon petit jardin à Chantepie : chaque oiseau a ses heures préférées, mais le concert du début de soirée est en général très vivant !
Par exemples ceux qui sont si petits qu’on peine à croire qu’ils puissent être si sonores :
Troglodyte mignon
Rougegorge familier
Mésange Charbonière
Mésange bleue
Moineau domestique
Pinson des arbres
Pouillot véloce
Fauvette à tête noire
Verdier d'Europe
Accenteur Mouchet
Vous serez heureux de savoir que vous êtes passé à quelques pas d’une Rousserole Effarvatte (enregistrée sur le GR34 au fort Lalatte), d’une Hypolaïs polyglotte, ou d’une Grive musicienne !
Rousserole Effarvatte
Grive musicienne
Hypolaïs polyglotte
Et vous ? Qu’entendez-vous par vos fenêtres et dans vos balades ? Quels oiseaux habitent vos jardins cantepiens ? Partagez-nous vos observations en commentaire !
Bravo pour ce travail qui nous fait découvrir la diversité et la richesse sonore des chants d’oiseaux, source évidente d’inspiration pour Olivier Messiaen.