Lettre ouverte à la ville pour l’éclairage public

par Collectif les Fol'épis

Oui à la sobriété en matière d’éclairage public à Chantepie !

Nous sommes des citoyen·nes de Chantepie, favorables à la poursuite de l’action de la commune pour réduire l’éclairage public. Cette action s’inscrit dans la nécessité d’une sobriété énergétique et dans le souci de respecter le cycle biologique des espèces animales présentes sur notre territoire, y compris celui des cantepien·nes.

L’éclairage public des rues de notre ville offre à ses habitant·es un confort indéniable, permettant de circuler de nuit sans difficulté. Cependant, dans le contexte actuel de hausse des coûts de l’énergie et de crise écologique, ce confort doit être mis en regard des inconvénients d’un éclairage excessif des rues de Chantepie.

Si l’enjeu d’économie d’énergie n’est pas discutable (la consommation énergétique entraîne des pollutions et des coûts évidents pour la collectivité), les impacts de l’éclairage sur la biodiversité sont moins connus. Et pourtant, une majorité des mammifères et des invertébrés sont nocturnes et tous les animaux, même diurnes, ont besoin de l’alternance entre la nuit et le jour.
La flore aussi est affectée, car les insectes nocturnes sont essentiels à la pollinisation. Or, ceux-ci font partie des grandes victimes de l’éclairage, principale cause de leur hécatombe avec les pesticides.

La liste des dégâts environnementaux sur le vivant est longue : désorientation lors des migrations ou déplacements, comportements reproductifs modifiés, relations entre proies et prédateurs transformées, fragmentation des habitats, etc. La revue Silence détaille ces conséquences néfastes dans son numéro de février 2019. On lit par exemple que cette dégradation de l’écosystème a des répercussions en cascade sur toutes les espèces : mammifères, oiseaux, batraciens, insectes, et même les écosystèmes aquatiques.

Les êtres humains ne sont pas épargné·es : nous savons que la qualité du sommeil est essentielle pour la santé physiologique et psychologique. Or les lumières extérieures (lampadaires, enseignes lumineuses, vitrines…) font intrusion dans les habitations : même faibles, elles peuvent perturber les rythmes biologiques liés à l’alternance entre veille et sommeil.

Enfin il ne faut pas négliger l’importance de pouvoir contempler une nuit étoilée.
Ce plaisir, devenu si rare dans les villes, est pourtant nécessaire à notre représentation du monde. Les étoiles font partie d’un bien commun qui construit notre imaginaire et nos mythologies. Grande Ourse, Petite Ourse, Sagittaire, Cassiopée… les noms des grandes constellations résonnent pour nombreux.ses d’entre nous : les observer est nécessaire non seulement pour des raisons scientifiques, mais également culturelles.

Pour toutes ces raisons, il ne fait donc aucun doute, pour nous, qu’il faut poursuivre dans la voie d’une réduction de l’éclairage extérieur public à Chantepie, afin que notre commune contribue aux enjeux évoqués ci-dessus.

Nous avons cependant pleinement conscience que beaucoup évoquent un lien entre un éclairage public abondant et un sentiment de sécurité apaisé.
Pour autant, 722 communes de France ont fait le choix de l’extinction totale ou partielle de leur éclairage public selon l’ANPCEN (Association Nationale pour la Protection du Ciel et de l’Environnement Nocture). L’un des élus témoigne : Nous avons constaté que le fait d’éteindre la nuit n’a aucun impact sur les cambriolages et la sécurité. Pour convaincre les habitants, il faut juste en parler, communiquer, mettre des articles dans le bulletin municipal. Cela prend du temps.” De nombreux témoignages encourageant cette démarche sont publiés sur le site de l’ANPCEN. D’autres solutions existent pour améliorer la sensation de sécurité dans les rues.

Il y a donc tout un imaginaire à reconstruire pour que nous puissions tous profiter des bienfaits d’une nuit étoilée. C’est pourquoi, nous invitons également la mairie de Chantepie à s’engager de manière pérenne en participant au label “Villes et villages étoilés“, un label national organisé par l’ANPCEN. Ce label permettrait, entre autre, d’organiser des actions de sensibilisation et d’accompagnement. Il pourrait aussi donner des clefs pour augmenter la qualité de nos nuits cantepiennes (caches latéraux sur les lampadaires, installation d’éclairages passifs…). Le collectif les Fol’épis se tient prêt à contribuer à se projet.

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Sources : Revue Silence, “Les enjeux de la pollution lumineuse nocturne”, N° 475, Février 2019.
Si vous aussi, vous vous retrouvez dans ce message et que vous souhaitez nous aider à le porter plus loin, nous vous invitons à cosigner cette lettre avec nous. Soit en remplissant le formulaire ci-dessous, soit en nous écrivant directement à contact(at)collectif-lesfolepis.org

 

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17 septembre 2022 | biodiversité, lettre ouverte