Le réveil des fauve(ttes)

par Collectif les Fol'épis

En ce beau dimanche 27 avril, nous avons fait une balade pour apprendre à observer et reconnaître des oiseaux. Cette balade faisait une suite avec la balade « les oiseaux chanteurs de Chantepie », puisqu’elle concernait la même zone, avec un intérêt particulier pour les oiseaux revenant de migration. En effet, au printemps les arrivées se succèdent, et les oiseaux visibles fin mars ne sont pas les mêmes que les oiseaux visibles fin avril.

Notre guide, Etienne Rogeau, ornithologue et membre du Collectif, nous a donc fait un récapitulatif de ce qu’étaient les oiseaux migrateurs.

Un oiseau migrateur est donc un oiseau qui hiverne dans un autre milieu que son milieu de nidification.
En clair, l’hiver il se déplace pour trouver sa nourriture, et au printemps il revient à son point de départ pour se reproduire. C’est une définition très simplificatrice car il existe de très nombreuses variations dans les modes de migration (exemple : certains oiseaux montagnards migrent des sommets aux vallées et vice-versa !)

Bien souvent, lorsque nous pensons aux oiseaux migrateurs, nous pensons aux oies, canards ou aux cigognes et hirondelles. Effectivement, beaucoup d’oiseaux procèdent à des migrations subsahariennes mais, il existe aussi des oiseaux qui partent du nord de l’Europe pour venir dans le sud de l’Europe. Comme les rouge-gorge par exemple. Etienne nous a donc montrer les différentes cartes, spécifique a chaque espèces pour nous expliquer les différentes zones géographiques desdits espèces.

La Belle Dame, ou Vanesse du Chardon

Le groupe observant un hypolais polyglotte

Une hypolaïs Polyglotte mâle qui chante bien en vue

Nous avons commencé par observer une hypolais polyglotte, oiseau migrateur subsaharien. Il passe l’hiver au sud du Sahara, et en profite pour apprendre les chants d’oiseaux africains, qu’il intègre à son chant. Quand il revient au printemps, il lui faut un moment pour adapter son chant aux chants européens. D’où son nom.

L’hypolaïs fait partie de la grande famille des fauvettes (les sylvidés) qui ont en général des chants riches et variés. On a ainsi pu entendre la fauvette des jardins, et la fauvette à tête noire (que seuls les spécialistes différencient facilement à l’oreille). On les entend bien plus souvent qu’on les voit, bien que la fauvette à tête noire visite souvent les jardins !)

Puis, nous avons vu un pouillot véloce, qui a pour particularité de chanter de manière très répétitive : « tchip/tchap/tchip/tchap… » Vous avez donc plus de chance de l’entendre que de le voir. Les autres pays ne se sont pas trompés pour le nommer Chiffchaff (en anglais), ou Zilpzalp (en allemand).

Au dessus de nous, nous avons pu entendre le tsiip tsiip caractéristique de la Cisticole des joncs, qui vole par ondulations, avec un cri à chaque ondulation.

Le groupe a un peu avancé en reconnaissant, ou en tentant de reconnaître, les chants des oiseaux de nos jardins : mésanges, rouge-gorges, merles… Et nous nous sommes arrêtés pour écouter un rossignol !
Fait particulier : cette espèce chante à toute heure du jour ou de la nuit, pour attirer une partenaire ou défendre son territoire. Oiseau du sud, Rennes est à la limite nord de sa zone de nidification. Le changement climatique entraine certaines espèces vers le nord, mais entendre un rossignol à Chantepie reste une observation intéressante !

Puis, Etienne nous a appris a reconnaitre le chant de la bouscarle de Cetti : un chant en trois temps, de plus en plus long, prononcé. Etienne G., un autre membre du Collectif nous a donné l’astuce suivant pour reconnaître son chant : « Je / Je suis / Je suis la Bouscarle de Cetti ». En effet, c’est un oiseau que nous voyons peu et qui préfère rester caché dans les bosquets, de préférence en zone humide.

Nous avons continué la balade pour observer une fauvette à tête noire. A nouveau Etienne Rogeau a souligné que les noms anglais étaient souvent plus représentatifs et plus précis que les nôtres. Ainsi, la fauvette à tête noire en anglais se dit « blackcap », en lien avec son couvre-chef noir.

Parmi les autres espèces, nous avons longuement observé le ballet des linottes mélodieuses, qui volettent de buisson en buisson, le mâle bien coloré avec un plastron rouge, une tête grise et un dos chocolat. La femelle, plus discrète ne présente pas de rouge.
Une buse variable a été chassée de la zone par une corneille noire, quelques choucas des tours se sont glissés dans un vol de corneilles (mais on les distingue sans peine par leur cri très différent et leur petite taille), et une fauvette grisette aurait été vue par un autre membre expert de cette balade. Très discrète, elle n’a pas fait d’autre apparition.

Une fauvette à tête noire (mâle) chante à tue-tête au sommet d’un arbuste.
La femelle de cette espèce a un chapeau roux et non pas noir.
D’où on conclut que les ornithologues n’ont considéré que le mâle pour nommer l’espèce !

Beaucoup de connaissances ont été divulguées lors de cette balade riche, aussi bien en terme d’information, qu’en rencontre entre les participants. Florilège de photos ci-dessous :